Liberté, égalité, publicité pourrie

C’est l’histoire d’une campagne de pub sexiste. Pléonasme.

C’est une marque de fringues qui fait une campagne de pub sans vergogne*.

D’abord elle utilise la devise nationale pour en faire une accroche de vente. « Liberté, égalité, fraternité », y’a bien sûr bien longtemps que ça ne correspond plus à rien (dans l’hypothèse où ça a un jour correspondu à quelque chose) mais ce n’est pas sur ce sentiment que repose la récupération publicitaire. La devise est utilisé avec une cassure finale, supposée être drôle.

Liberté, égalité, beau fessier. Avec juste le cul d’une femme moulée dans un jean.

temps des cerises1

Le sexisme lamentable de cette publicité avait échappé et aux publicitaires, et à la marque mais pas aux féministes et à leurs alliés. Une femme réduite à son cul, un slogan méprisant…

La campagne disparut.

Mais la marque réfléchit :

– Bon sang, elle est super cette campagne, drôle, légère, élogieuse… Qu’est-ce qu’elles veulent ?

– Hhhhhhhhhhhhhhhhm, attends je sais.

temps des cerises2

– On va ajouter un cul d’homme ! Ça sera égalitaire…

Je pense qu’il aurait fallu écrire BEAUX FESSIERS parce que là, ça se voit trop que le cul du mec est juste un alibi.

Pendons les publicitaires !!!

beau fessier

 

* Vergogne : sentiment de honte

Le B A BA de l’illustration de presse : des femmes à poil

  m       Le magazine publicitaire hebdomadaire du Monde nous parle cette semaine de nourriture végétale. Avec en particulier un article titré « Montée en graine » chapeauté ainsi : Lentilles, sarrasin, maïs, chia, noix, pois, quinoa… Graines et légumes secs ont (re)trouvé leur place dans nos assiettes, poussés par la vogue du “sans” – sucre, lait, gluten, gras… Il ne s’agit pourtant pas de se priver mais de faire “avec” toute la richesse et la saveur que nous apportent ces précieuses semences.

On pourrait se pencher sur l’usage étrange du nom « semences » (graines à semer)  pour des graines à manger mais on va plutôt s’intéresser aux illustrations. Etonnantes !!!

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Enfin, non, pas vraiment étonnantes.

Des femmes farinées, enveloppées de sacs en toile de jute et/ou assimilées à des pains. Quelle originalité, quelle pertinence !

On imagine le dialogue :

Le chef : Bon coco, faut illustrer un article sur les bouffeurs de graines
Le créatif : Y’a qu’à mettre des photos de plats vegan, y’a des choses jolies en plus d’être bonnes.
Le chef : Tu plaisantes ?
Le créatif : Evidemment, je plaisante. On fout des femmes à poil, comme d’hab.
La secrétaire : Heu…
Le chef : Ouais, on sait. Bon, coco, tu me les déguises en pains alors. Mais t’en laisses une à poil…
Le créatif : L’article y parle pas du pain, y parle du sans gluten… Je vais ajouter deux galettes de riz.
Le chef : Génial. Tu le fais esthétique, hein, t’essaies de pas trop les ridiculiser, on a des lectrices.
Le créatif : Tu plaisantes ?
Le chef : Evidemment…

Je me dissimule si je veux !

En ce moment, c’est l’université d’été de Les Réactionnaires (LR). S’y retrouvent les candidats à la candidature. Et leurs discours rivalisent de racisme, de caressage de la beaufitude dans le sens du poil et autres insultes aux pauvres.

Sans oublier le sexisme patriarcal le plus lamentable. Bruno Le Maire a prononcé dans son discours cette phrase : « En France, les femmes sont visibles et n’ont pas vocation à être dissimulées ».

Mais de quoi parle-t-il donc ? De sports olympiques ? De talents artistiques ? De savoir scientifique ? Point du tout, il parle de la nécessité qu’éprouve le patriarcat raciste de dénuder les corps des femmes musulmanes. Et comme ça finit par se voir, il prétend que toutes les femmes doivent se dénuder, et pas se dissimuler.

Pourtant dans la France d’aujourd’hui on peut difficilement dire que porter voile ou maillot couvrant soit une façon habile de se dissimuler face à la connerie raciste ou au zèle policier municipal.

Mais de quel droit tous ces connards encravatés (dont on voudrait voir le torse dénudé, non, j’rigole) ont un avis sur la vêture des femmes ?

En tout cas, c’est clairement pas en politique que « les femmes sont visibles ». La preuve par l’université d’été…

lr la baule

Selon que vous serez flic ou femme battue, les jugements vous rendront blanc ou noir

En 2012, Jacqueline Sauvage a tué son mari de trois coups de fusil dans le dos. Ce dernier la battait et la violait depuis 47 ans. À 66 ans, Jacqueline Sauvage a été condamnée en appel à 10 ans de prison pour cet acte.

Le policier Damien Saboundjian a été acquitté vendredi 15 janvier par la cour d’assises de la Seine-Saint-Denis du chef de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Il était jugé pour avoir tué d’une balle dans le dos un malfaiteur, Amine Bentounsi, en avril 2012, à Noisy-le-Sec

Qu’ajouter ???

Le SMIC net va augmenter de 6 euros par mois

Soit 6 centimes de l’heure. Les décideurs n’ont aucune honte à condamner des gens à vivre avec un gros 1 100 euros net tandis qu’eux se gobergent et s’empifrent à nos frais. Pour notre bien, si, si, ils expliquent.

Dans le contexte actuel, nous considérons qu’un « coup de pouce » n’est pas la meilleure solution pour augmenter le pouvoir d’achat compte tenu de ses effets sur le coût du travail et donc l’emploi

9 milliards d’euros : C’est ce que coûterait un vrai coup de pouce au Smic, de 1143 euros à 1500 euros. L’équivalent de l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires des seules entreprises du CAC 40 sur un an…

Tout militait pour une absence de coup de pouce. C’est d’ailleurs ce qu’avait prôné le groupe d’experts mandaté pour plancher sur le sujet. Ces derniers avaient jugé qu’une accélération de la hausse des salaires enverrait un mauvais signal au moment où l’amélioration du marché de l’emploi reste incertaine.

 

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La violence du patriarcat : 10 ans de taule après 47 ans de violences subies

Jacqueline Sauvage a vu sa condamnation à 10 ans ferme confirmée par la cour d’Appel. Elle a subi 47 ans de violences conjugales (toute sa vie d’adulte), ses filles ont été violées et battues, son fils a été battu. Le lendemain du suicide de celui-ci (qu’elle ignorait semble-t-il), elle abat leur bourreau à toustes de 3 balles dans le dos.

La justice, en la parole du procureur, argue que 3 balles dans le dos, ce n’est pas de la légitime défense… Sérieux ?

Un rapprochement intéressant : Cantat avait pris 8 ans…

 

Les mariages forcés de mineures en France

Elles partirent 70 000 mariées de force et par une prompte lecture se retrouvèrent  beaucoup moins en arrivant au port

Y’a un site qui s’appelle L’important et qui fait une sorte de synthèse ? sélection ? des infos pour les réseaux sociaux.

Avec des titres qui attirent l’oeil, l’indignation, la stupéfaction ou n’importe quoi qui fait cliquer le lectorat pour qu’il retweete, like ou autres actes conditionnés sur les réseaux sociaux. J’ai chopé l’info dans un tweet du blog d’info féministe (tendance journaliste donc pas radicale) les Martiennes (je tweete pas, je m’informe, essentiellement sur… le féminisme, étonnant non ?)

Et voici un joli titre à faire buzzer les racistes : « 70.000 mineures concernées par le mariage forcé en France ». Oups, étonnée (70 000 mineures mariées de force ? en France ?) 240 000 mariages dans l’année, plus d’un quart concernerait des gamines violées ? J’extrapole, y’ a pas marqué « chaque année ». C’est peut-être un stock, pas un flux. Lire la suite